IL Y A TOUJOURS QUELQUE CHOSE DE MIEUX
2024
Exposition
Du 6 septembre au 1er novembre 2024
Sonali Menezes, Harmeet Rehal et Moira Williams
Commissaire de l’exposition : Salima Punjani
Tangled Art + Disability
Pour en savoir plus :
ASL / Anglais : https://tangledarts.org/better
LSQ / Français : https://tangledarts.org/better-french-version
Dans son ouvrage Braiding Sweetgrass, Robin Wall Kimmerer, botaniste et autrice potawatomi, propose le contentement comme un acte radical dans un monde où l’on nous incite constamment à désirer et à posséder toujours plus. Elle écrit : « Dans une société de consommation, le sentiment de satisfaction est une proposition radicale. Reconnaître l’abondance plutôt que la rareté sous-entend une économie dont la prospérité est fondée sur des désirs non satisfaits. » (Kimmerer, 2013 – traduit en français par Véronique Minder sous le titre Tresser les herbes sacrées, Vanves, Le Lotus et l’éléphant, 2021).
Cette exposition s’interroge sur ce que signifie le contentement dans nos sociétés où des conseils non sollicités et des publicités promettant l’optimisation et la perfection nous assaillent sans cesse. Que se passerait-il si nous laissons place à la confusion, à l’inconfort et au malaise inhérents à la condition humaine ? Que faudrait-il pour qu'on accepte que les choses n’ont pas toujours besoin d’être meilleures ?
Conceptualisée et organisée par Salima Punjani, l’exposition There is Always Something Better [Il y a toujours mieux] réunit les œuvres de trois artistes en réponse à la question : « Que signifie le sentiment de plénitude ? » Leurs propositions forment un puissant contrepoint à la promesse de solutions miracles et de mises à jour constantes véhiculées par l’industrie du bien-être.

L’œuvre ਮੰਜਾ/Manja [terme pendjabi désignant un lit de repos] de Harmeet Rehal célèbre le besoin de repos souvent négligé des personnes marginalisées, en situation de handicap, racisées et issues de la classe ouvrière exerçant un travail considéré comme « non qualifié ». Rehal transforme des caisses à lait, des objets utilisés pour transporter des produits de consommation, avec des textiles pendjabi afin de créer un espace de repos individuel et collectif à la fois. Ces pièces symbolisent la résistance contre un système qui valorise la productivité avant tout, rappelant les possibilités radicales d’imaginer des espaces de repos dans les endroits les plus nécessaires et les plus improbables.
Avec At my Lowest (Best worst books only) [À mon plus bas (uniquement les meilleurs pires livres)], Sonali Menezes détourne d’anciens livres de développement personnel dans ses sculptures et ses gravures, formulant une critique de l’industrie qui prétend avoir réponse à tout. En transformant ces textes, elle dénonce les promesses vaines et les solutions standardisées souvent colportées par le secteur du bien-être. I can’t afford therapy but I wash my ass [Je ne peux pas me payer une thérapie mais je me lave le cul] remet en question, avec une dérision mordante, les rituels et gadgets coûteux liés au soin de soi, en soulignant le pouvoir des gestes simples.
moira williams se tourne vers la nature, co-créant avec les zones humides, les plantes et les matériaux naturels de sa région ancestrale de Lenapehoking pour réfléchir à l’accumulation en tant que forme d’interdépendance. Son travail remet en question les récits individualistes professés par la sphère du développement personnel, proposant que le véritable bien-être réside plutôt dans les relations que nous entretenons avec les autres et avec le monde naturel.
Ensemble, ces artistes nous invitent à repenser notre impulsion à rechercher le perfectionnement à travers la consommation, en s’interrogeant : dans un monde qui nous rabâche sans cesse que nous ne sommes jamais assez bien. Peut-on trouver du réconfort dans ce qui existe déjà ? Peut-on résister à l’envie de se « réparer » et de « s’améliorer » constamment, et accepter plutôt la valeur inhérente de notre interdépendance et de nos imperfections ?

At my lowest (best worst books only)
Sometimes I think about the many self-help books and columns I’ve encountered since my tweens. From teen magazines, to the books I browsed at the houses of the women whose children I was babysitting when I was twelve, to the many mental health books I took out from the library or ordered online when I was at my absolute lowest. I hate the writers who promised to make me better and didn’t. I hate that they convinced me that there was something wrong with me that needed fixing just like much of the wellness industry convinces mad people. Can a book really heal my life?

I can’t afford therapy but I wash my ass
A lota is a round spouted container used to pour water. My family is from India and I grew up using a lota daily. The method is simple: after you poop, you wash your ass while sitting on the toilet using a lota. It’s the original tushy, a gift from the Global South. The wellness industry which is tied up with capitalism teaches us that we need to buy products and services to take care of ourselves, and if we can’t afford those products or services, we are doing self-care wrong. I say washing my ass every day is the most beautiful act of self-care and love I can offer myself.

ਮੰਜਾ/Manjas are Panjabi day beds traditionally made with a simple wooden frame and hand-woven, colourful rope. In contrast to western spatial design, Manjas are found in private and public shared spaces, allowing rest to be collective and ongoing. This piece reimagines the traditional Manja through hand-woven Panjabi textiles and utilitarian milk crates. It attempts to honour the crip, working class, and racialized ritual of finding milk crates in factories, cleaning supply closets, kitchen fridges, alleys, and flea markets and using them as seats and supports to anchor ourselves during shifts. This “access hacking” recalibrates the normative design and purpose of milk crates into a mobility aid. Bounding crates together to form a Manja allows for a more collective mobility aid that creates room for us to relationally rest and spill over.

moira williams’ often co-creative work weaves together ritual making and sharing, human and ecological intimacies, and eco-somatics with participatory movement, choreographed walks, gatherings and civic engagements. moira’s ongoing co-creativity with water and people, unsettles ableist and ecological boundaries between bodies by imagining “ecological intimacy” as an expansion of Mia Mingus’ concept of “access intimacy.”
moira williams’ porous ways of celebrating and being in relationship with their Indigenous and disabled ancestors, with the land and with their constellation of disabilities centers abundance rather than scarcity.
Their works and invitations hope to open relational ways of being and thinking that include our bodymind-spirits, multispecies and mutual empathy as ways to break away from colonial technologies and ableisms shaping human relationships, our bodies and land relationships. Their work is co-created with their ancestral and unceded Secatogue lands in Lenapehoking and the beings living there.















